De Sucre à La Quiaca
Dimanche 2 août Sucre
La visite de la casa de la libertad est très intéressante car c'est en ces lieux que fut signé l'acte d'indépendance de la Bolivie (ex Alto Peru) à l'initiative du Mariscal Sucre. Une salle spéciale est consacrée à sa vie. C'était un véritable héros (comme au cinéma...) La ville est la cité aux 4 noms. A l'origine Chuquisaca, les espagnols la renommèrent La Plata. Elle prit ensuite le nom de Charcas puis Sucre en l'honneur du héros national qui venait d'être assassiné, en 1830.
Dans cette ville charmeuse, je ne cesse de me promener. Dans l'après midi, je flane dans le parc Bolivar où il y a plein de jeux pour les enfants qui sont très nombreux (c'est dimanche). En ces mois de vacances, les touristes français sont légion à Sucre et en Bolivie en général.
Sucre la magnifique
Lundi 3 août Sucre - Potosi en bus
Je passe la matinée à répondre aux messages laissés sur le blog. Puis je vais siroter un jus de maragoya au marché où les jus de fruits frais sont réputés. Je rencontre Gabrielle, une jeune étudiante en médecine à Marseille, qui termine dans quelques jours son séjour sud-américain. A 13h00 je suis dans le bus et je retrouve bientôt le décor monotone de montagnes pelées typique des 4000 m d'altitude. A l'hòtel à Sucre, 2 jeunes français m'ont averti que la route vers Uyuni était en chantier et que le bus était conseillé.
Potosi Potosi
Mardi 4 août Potosi - Uyuni en bus
A 10h00 je suis dans le bus.C'était un choix judicieux car la préparation du goudronnage de la route occasionne un vaste chantier sur 150 km où la circulation se fait plus souvent sur le bas côté en terre meuble que sur la piste proprement dite qui est complètement labourée et saignée par la pose des écoulements d'eau. En vélo j'aurai mis au moins 4 jours pour faire le parcours.
Vers 17h00 nous sommes à Uyuni. La ville est quelconque et manque de personnalité. les touristes y sont très nombreux dont beaucoup de français et les prix s'en ressentent. Dès la nuit tombée, un froid glacial tombe sur la ville et le seul endroit au chaud est dans le duvet.
La gare d'Uyuni Uyuni
Mercredi 5 août Uyuni - Salar - Uyuni 96 km
A 08h00, je laisse la remorque et tout le chargement à l'hôtel et je file avec le seul vélo vers le salar. Après 28 km de mauvaise piste, mais je suis seul sur la route et en vtt donc ce n'est pas désagréable, j'arrive sur le salar. C'est magique ! Dédaignant les traces noiratres des 4x4, je suis tout seul en vélo sur une immensité vierge et immaculée. Le sel craque sous les pneus et c'est grisant. Je réalise enfin un vieux rêve : JE ROULE SUR UN DESERT DE SEL!!!!
Je vois passer très loin et très vite, les 4x4 des tours opérators. Je roule dans tous les sens. LE SALAR M'APPARTIENT!!!
Vers 11h30 je m'arrête boire une cerveza à un hostal de sal, sur la terrasse sur une table en sel et siège également. Petite anecdote, je fais déborder ma bière qui fait fondre légèrement la table... Après une pause casse croûte le long du salar, je reprends le chemin du retour par la mauvaise piste et je croise une ribambelle de 4x4 qui attaquent leurs parcours. Sur Internet j'ai un message d'Alex et Audrey qui me conseillent vivement de faire le parcours au Sud Lipiez, à partir de Tupiza.
A vélo sur le salar
Une bonne bière sur une table en sel Hôtel construit en sel
Jeudi 6 août Uyuni - Tupiza en bus
A 06h00 du matin, je suis dans le bus. Il y fait très, très froid et bien sûr aucun chauffage! J'ai les pieds gelés malgré les grosses chaussettes de ski. J'ai beaucoup maigri depuis le départ et le fait d'avoir perdu toute ma graisse, me rend beaucoup plus sensible au froid. Après 2 heures de route nous sommes à Atocha où nous faisons une pause de 2h30 (je me demande pourquoi on est partis si tôt!!!).
Quand nous repartons, c'est le moteur du bus qui nous lache et c'est finalement vers 14h30 que je repartirai dans un bus d'une autre compagnie. Celui là est une antiquité qui menace de se disloquer à chaque cahot. Tout craque et les vitres n'étant pas étanches, on baigne dans un nuage de poussière. La piste qui est mauvaise au début, devient ensuite très mauvaise. Heureusement les montagnes bordant la route sont de plus en plus belles. Ca commence par un drapé tout en ondulations dans les tons de jaune et de vert, puis ensuite c'est un déchainement de formes géantes. L'imagination vagabonde. Ici une cathédrale de roches, là, des orgues gigantesques, dans des teintes multicolores où le rouge prédomine. La piste traverse des gorges bordées de mégalithes très impressionnants. On dirait l'oeuvre d'un sculpteur fou mais dans des tailles monumentales. On en prend vraiment plein la vue malgré la piste en "tôle ondulée" qui nous malmène.
Tupiza est une toute petite ville sans charme mais il y fait beacoup moins froid qu'à Uyuni car nous avons perdu 1000 m d'altitude. Ici nous sommes à 3000. C'est la fête nationale et tout est fermé. A l'hôtel, je fais connaissance d'un groupe de français du club alpin de Touraine. Ils m'invitent à boire un coup de rouge avec un morceau de saucisson et c'est très sympa.
Atocha Tupiza
Vendredi 7 août Tupiza
C'est la journée logistique. je donne mon linge à laver que je récupererai à mon retour du Lipiez. Je lave mes goretex que j'emmène et les sacs qui ont souffert dans le bus. Je vais payer le parcours chez Tupiza Tours. C'est très cher (130 euros pour 4 jours) mais il parait que c'est grandiose. L'après midi je flemmarde au soleil.
Tupiza Tupiza
Samedi 8 août 1er jour rando 4x4 (au milieu de nulle part)
Départ vers 09h00. Nous sommes 6 dans le véhicule. Il y a Alfredo le chauffeur et Madeleine la cuisinière qui va faire tous les repas pendant 4 jours. Les autres passagers sont Julie et François, 2 jeunes français qui terminent un stage à l'Université de Lima et Laura, une jeune allemande en vacances. A la sortie de Tupiza, la vallée de la lune est très chouette avec des décors réellement lunaires. Un vent très violent se met alors à souffler en tempête et il va nous gacher la journée. Il soulève des nuages de poussière et de sable qui forment une brume. On ne voit plus les montagnes et le paysage est tout voilé. En plus ce vent est glacial. A l'arrivée au gîte pour la nuit, le toit gémit beaucoup mais il va tenir. Dans la nuit le vent se calme. La tempête est finie.
Décor gaché par tempête de poussière Habitants de cette région inhospitalière
Dimanche 9 août 2eme jour rando 4x4 (au milieu de nulle part)
Nous nous levons vers 04h30 pour partir vers 05h30 pour une journée chargée. Nous traversons des décors superbes par des pistes qu'on ne pourrait jamais trouver seul. Nous visitons beaucoup de lacs magnifiques. Le plus beau de tous est aussi le plus dangereux. Aucune vie ni dans l'eau ni sur l'eau. Aucun poisson ni oiseau à la Laguna Verde qui doit sa belle couleur vert pale aux sels d'arsenic...
Vers midi, nous nous baignons dans une source d'eau chaude à 40 degrés. On est très bien dans l'eau et on ne traine pas en sortant. En fin d'après midi nous sommes à un point haut du parcours, 5000 m d'altitude, dans une zône de jeysers, pas très spectaculaires. Le gîte du soir est proche de la Laguna Colorada qui ce soir est rouge pale. Nous la verrons de près demain au départ.
Superbe dune Plus haut que le Mont Blanc...
Traversée en 4x4 des eaux glacées Après le grand froid,un bon bain chaud
Lundi 10 août 3eme jour rando 4x4 (au milieu de nulle part)
Départ vers 08h00. La Laguna Colorada est complètement gelée, ce qui atténue sa couleur. Ce matin elle est rose pale et quand même très jolie. Nous voyons ensuite l'arbol de piedra à 4900 m d'altitude et qui n'a rien d'exceptionnel à mon point de vue. Puis nous enchainons une série de 5 lacs magnifiques dont un qui abrite une colonie de flamands roses que nous pouvons approcher de très près. Le parcours est immense à travers des étendues désertiques. Nous longeons le salar de Chiguana, voyons une splendide montagne aux 7 couleurs et une multitude de volcans. Notre refuge pour la nuit est un hôtel de sel très sympa. Murs, tables, chaises, lits sont taillés dans des blocs de sel. Même les guirlandes au plafond et le sol sont de la même matière. Il y fait bon à l'intérieur et les douches sont brûlantes.
Montagne colorée La marmite du diable...
Laguna colorada Arbol de piedra
Mardi 11 août 4eme jour rando 4x4 (au milieu de nulle part)
Départ vers 06h00 pour voir le lever du soleil sur le salar.C'est vraiment très beau. Nous visitons ensuite l'ile Incahuasi où poussent les plus grands cactus du monde. Il n'y a d'ailleurs que les cactus qui poussent sur cette ile. Puis nous traversons le magnifique salar, à 110km/h! Je suis très content de l'avoir parcouru en vélo sinon j'aurai été déçu, car en voiture et à cette vitesse on ne voit pas grand chose!
Nous déjeunons à la sortie du salar puis nous allons à Uyuni où le séjour se termine pour tous sauf pour moi. Je change de véhicule car le notre ne rentre pas à Tupiza. Vers 20h00 je retrouve attelage et bagages dans mon hòtel.
Lever de soleil sur le salar
Sur l'île Incahuasi Transport écologique...
Mercredi 12 août Tupiza - Villazon - La Quiaca 30 km vélo puis bus 70 km
Je pars vers 08h30. La piste est très mauvaise. Là aussi c'est la préparation au goudronnage et c'est un vaste chantier. On roule sur les bas còtés de terre meuble et c'est très difficile, surtout avec les bus et les camions. Au bout de 3 heures environ, (mon compteur m'a laché et je n'ai plus ni kilométrage ni heure) il y a un barrage car des tirs de dynamite ont lieu un peu plus loin sur la route. A côté de moi s'arrête un bus pour Villazon. C'est un signe du destin et aussitôt, vélo et remorque sont dans la soute et moi dans le bus. Vers 15h00 nous sommes rendus et je repars à vélo pour le passage des frontières. La sortie de Bolivie est réglée en 30 secondes. Pour l'entrée en Argentine, il me faudra une heure et demie, car la queue est importante et les fonctionnaires très lents!!!
La douane fouille mon sac pour la première fois depuis le départ de Quito. Je m'arrête pour la nuit à La Quiaca, petite ville frontière argentine. Ca ressemble beaucoup au côté bolivien, mais un peu plus propre.
Le soir, je fais mon premier repas argentin. Un steak énorme, 2 cm d'épaisseur et il couvre toute l'assiette (500 gr au moins), une autre assiette pour les frites et un quart de vino tinto. Et pour finir un excellent vrai café.
Et voila le 3ème pays andin derrière moi. J'aborde maintenant les 2 grands pays où les conditions de vie seront moins rudes et la convivialité beaucoup plus présente. Je vous raconterai tout ça dans le prochain épisode.
Gros bisous à tous et à bientôt pour vos messages.